Phase 1
Palais de la Porte Dorée
— Présences typographiques, présences cartographiques — 31 janvier, 1er et 2 février 2020
Le temps d'un week end, Ruedi Baur métamorphose les espaces du Palais de la Porte Dorée pour la troisième édition de L'Envers du Décor.Avec des projections vidéos qui donneront la parole aux personnages représentés sur les frises et les fresques du Palais.Avec une performance plastique de Carole Chaix qui réinventera le bas-relief de la façade.Et avec aussi la présence exceptionnelle de Philippe Rekacewicz qui animera un atelier de conceptions de cartes et investira l'escalier Nord du Palais rebaptisé pour l'occasion "salle des cartes".En savoir plus ICI
— Fr Comment donner à lire le Palais de la porte Dorée, son histoire, ses fresques, ses poissons, ses espaces en donnant la parole aux voies multiples. En partant des principes d’un légendage et d’une signalétique de ce lieu de monstration de la France coloniale de 1931 (exposition coloniale) il s’agit de développer sous la forme d’une installation temporaire présentée dans le cadre de l’Envers du décor puis de Inscription en relation l’annotation plurilingue du lieu.
— En How to read the Palais de la Porte Dorée, its history, its frescoes, its spaces by giving the voice to multiple voices ? Starting from the principles a signage of this place of exaltation of the colonial France of 1931 (colonial exhibition) this project consists of developing in the form of a temporary installation, presented as part of L’Envers du décor and Inscriptions in relation, the plurilingual inscription of the place.
— En ¿Cómo leer el Palacio de la Puerta Dorada, su historia, sus frescos, sus espacios dando la palabra a voces múltiples? Partiendo de los principios de un etiquetamiento y una señalización de este lugar de exaltación de la Francia colonial de 1931 (exposición colonial), se trata de desarrollar bajo la forma de una instalación temporal, presentada en el marco de La inversión de la decoración e Inscripciones en relación, la marcación plurilingüe del lugar.
— Présences typographiques — Hall Marie Curie
Oeuvre collectiveSous la direction artistique de Ruedi BaurDurée totale : 57min
Avec les contributions des designers Ruedi Baur, Maxime Leleux, Pierre Besombes, Charlotte Attal, Yulia Dryablova, Masha Buryak, Camille Deboisfleury, Odyssée Khorsandian, Emilia Miękisz, Kacper Weyna, Vladyslav Boyko, Olga Kulish
Chapitre 1 : Une image et des paroles diverses Chapitre 2 : Fugues, résistances et libérations Chapitre 3 : La représentation Chapitre 4 : L’autre, la mauvaise différence
Comment faire parler les images, les inciter à dire ce qu’elles ne sauraient dire ? A partir d’une énumération des éléments présents sur le bas-relief de la façade extérieure (animaux, végétaux, objets d’architecture, actions), comment lire les différents niveaux de représentations présentes ? Les inscriptions parlent de colonisation, d’injustice, de soumission. Comment déconstruire et reconstruire l’histoire racontée, en essayant de ne rien oublier, cette fois-ci ? Comment essayer de restituer la diversité culturelle et linguistique des personnes représentées ? A travers des extraits de textes, le projet développé par Ruedi Baur nous montre la violence opérée par l’emprise coloniale sur les cultures autochtones. Mais il nous montre aussi les résistances, le désir d’indépendance et la force de gens révoltés, partout dans le monde colonisé, comme un réseau invisible de langues, de signes, de corps.
Avec les contributions des étudiants de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratif
Chapitre 5 : Le Palais Autochtone — Giovana Romano Une relecture de la colonisation nord-américaine, du point de vue des peuples amérindiens. Cette installation montre une compilation de symboles, de mots, de motifs autochtones issus de trois tribus : les Sioux en Amérique du Nord, les Mayas en Amérique Centrale et les Tupi Guarani en Amérique du Sud.
Chapitre 6 : Le timbre poste colonial: une image ethnographique — Josefina OssulLe timbre offre un champ privilégié d’analyse dans la mesure où l’appropriation d’une image de la vie authentique des colonies s'active dans un processus de représentation. L’encadrement fait par le récepteur européen se transforme en porte-objet de la vision idéologique des aspects de la vie des colonies. Cette animation a comme objectif de montrer l’importance du timbre et de l’image ethnographique.
Chapitre 7 : L’Indochine étouffée — Kiamalia ChouraquiUne analyse poétique de la partie est de la façade extérieure du Palais figurant l'Indochine, ancienne “Perle de l’Empire”. Textes indochinois et français.
Chapitre 8 : Taiwan poésie — Yu-hsuan PengUne histoire de la colonisation à travers le poèmes taïwanais de Chen Qianwu, Yang Hua et Lai He qui parlent des aspirations des colonisés, de la lutte pour la liberté et de la protestation contre un traitement injuste.
Carole Chaix réinvente la frise !
Performance vendredi 31 janvier à 19 hAteliers samedi 1er février à 15h30 et à 17h30 (sur réservation) et dimanche 2 février à 15h30 et à 17h30 (sur réservation)
« Dire, voir, entendre.89 ans depuis la création du bas-relief de la façade du palais de la porte Dorée conçu par Janniot. 89, 1989 un mur tombe, un exemple, depuis d’autres se sont construits.Dire, voir, entendre, aujourd’hui.Dans le cadre de l’Envers du décor, j’ai revisité le bas-relief.J’ai voulu vous présenter ma vision d’une cité, son jardin extraordinaire.Ce panoramique montre sur toute la longueur : une balade dessinée, déambulation dans ce vivre-ensemble, vous présentant ces terriens, habitants du monde, premier plan d’une société où toutes et tous avancent, vieux, jeunes, animaux, arbres légendaires : vivre ensemble !Mais allons plus loin et voyons derrière un premier plan, des sociétés de surveillance, des libertés réprimés, un monde pollué, une justice sociale abandonnée, des valeurs perdues, des mensonges… Quand les marchandises circulent mieux que les humains, c’est qu’il faut se réveiller et s’inquiéter.Mettez les bonnes lunettes, écoutez mieux pour voir autrement.Le monde et cette France ne vont pas bien.Derrière le lisse, le beau, le bien comme il faut, « on » nous surveille, contrôle, traque.Alors, réveillons-nous, soyons curieuses et curieux, critiques, changeons de lunettes, d’oreilles et de sens, voilà tout ce que raconte ces 4 mètres 39 de dessins.
“Je n'accepte plus les choses que je ne peux pas changer. Il est désormais temps que je change les choses que je ne peux pas accepter” nous dit Angela Davis.
A mon échelle et mes crayons, je vous attends le vendredi 31 janvier à partir de 19h, je continuerai sur le vif, venez vous faire « tirer » le portrait, sans violence, vous pourrez ainsi faire partie de ce panoramique dessiné.Samedi 1er et dimanche 2 février, dans le cadre d’ateliers, nous inventerons ensemble une grande fresque, une parade collective et joyeuse, utopique et poétique. 4 temps pour construire, assembler, colorier sa vision du vivre ensemble. »
Un texte de Carole Chaix
— Présences typographiques — Hall Forum
Oeuvre vidéo collective Sous la direction artistique de Ruedi BaurDurée totale : 24min
Création vidéo collective Avec les contributions des designers Ruedi Baur, Maxime Leleux, Pierre Besombes, Charlotte Attal, Yulia Dryablova, Masha Buryak, Camille Deboisfleury, Odyssée Khorsandian, Emilia Miękisz, Kacper Weyna, Vladyslav Boyko, Olga Kulish
La “chambre noire de l’image coloniale” — le Palais de la Porte Dorée — se transforme en “machine à ouvrir les yeux”. A partir d’une chronologie de l’empire colonial français, nous découvrons la grande exposition coloniale de 1931 sur le fond de la grande crise européenne et mondiale. La construction du bâtiment de la Porte Dorée signa le déclenchement de nouvelles mesures d’emprise sur les territoires coloniaux. A travers les paroles de militantes et intellectuels anticoloniaux, ce message et cette volonté sont questionnés directement et mis en perspective.
Avec les contributions des étudiants de l’Ecole nationale supérieure des Arts DécoratifsSous la direction artistique de Ruedi Baur
— Who can speak ? Quem pode falar ? Qui peut parler ? — Rita MotaA partir d’une interrogation autour de l’élément naval présent dans les fresques, on découvre l’importance des bateaux pour l’emprise coloniale et notamment pour les “découvertes” portugaises. Qu’en est-il aujourd’hui de ce passé et de cet imaginaire ? L’auteure dialogue avec les oeuvres de Grada Kilomba, bell hooks et Frantz Fanon.
— Interrogations — Madeleine LequoyParcourir les fresques avec ses allégories, ses scènes de genre, ses figurations, c'est se replonger dans la France coloniale du début du XXème siècle. Des questions simples et naïves réinterrogent l'état d'esprit d'une nation à une époque donnée et sa politique coloniale.
— Clarté-obscure — Damien DeppSur la fresque Ouest du Forum, d’un côté et de l’autre de la porte centrale, les allégories de la Justice et de la Liberté se tournent le dos. La tentative de réconciliation de ces positions antagonistes se fait ici dans le verbe, l’expression, le dialogue. La poésie verbale et visuelle qui va émaner de ces personnages permet à leurs regards de se retrouver et se rencontrer. Pour que Justice et Liberté s’allient pour faire naître les droits.
— Salon Ouest
L’inscription comme signe d’identité — Installation vidéo de Laure Longueville, étudiante de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs. Sous la direction artistique de Ruedi Baur.
Partant de l’histoire personnelle de son arrière-grand-père Mohamed, algérien de naissance, dont le nom fut « francisé » lors de son passage à l’état civil, Laure Longueville questionne la distance entre l’oral et l’écrit. Elle s’empare des personnages représentés sur les fresques du salon et interroge la question de l’identité de papier et des papiers d’identité.
— Aquarium
Bénéfices artificiels, confort — Installation vidéo de Jean-Baptiste Burguet, étudiant de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs. Sous la direction artistique de Ruedi Baur.
Ce projet part d'une réflexion autour de l’abondance et des illusions gravitant autour de cette idée dans l’imaginaire collectif de la France à partir du XXe siècle. Nous avons alors questionné la fontaine : apport cyclique et continu en richesse, mais aussi l’idée d’une forme d’éternité. A partir de la symbolique de cet objet, c'est la place de l’eau dans le contexte colonial qui est questionnée : présente partout dans l’iconographie de l’époque, elle occupe un rôle prépondérant dans l’idée de conquête.
— Présences cartographiques — Escalier Nord
Installation cartographique à partir des travaux de Philippe Rekacewicz
Le dispositif mis en place par Ruedi Baur trouve son complément dans la collaboration avec Philippe Rekacewicz, géographe, cartographe et chercheur associé au département d’anthropologie de l’université de Helsinki en Finlande. Ils traitent particulièrement les thèmes de la colonisation et ses traces dans le tissu urbain contemporain, de la répartition du pouvoir, du plurilinguisme, de la distribution de la richesse, d’enjeux géopolitiques.La cartographie traditionnelle revendique d’être une science exacte qui s'appuie sur des données fiables et s’enorgueillit de donner une image neutre et fidèle de la réalité. Une telle approche, outre le fait qu’elle ignore superbement l’utilisation politique et sociale de la carte, exige qu’on exprime quelques réserves et qu’on revienne sur quelques postulats de base, lesquels ne sont ni des vérités absolues, ni des inventions complètement fantaisistes.Les cartes présentées dans l’Escalier Nord constituent un exemple d’utilisation de la cartographie en tant qu’outil critique de la réalité ou “cartographie radicale”. Cette collection sera complétée durant tout le week-end par de nouvelles cartes créées sur place, en atelier, par une vingtaine de personnes sous la direction de Philippe Rekacewicz.